Pourquoi je ne vais finalement pas créer d’école (Partie 2)

Cet article est pour vous, parents et enseignants, qui suivez mon blog depuis quelques temps, ou bien, qui venez de le découvrir suite au sondage que j’ai diffusé le mois dernier à l’attention des parents de la région niçoise.

Je souhaite partager avec vous les principales raisons de ma décision longuement réfléchie : je ne vais pas créer d’école.

Pourquoi je ne vais finalement pas créer d’école

Un peu de contexte

En septembre 2015, après deux ans à vivre difficilement mon métier d’enseignante, que j’adore pourtant, j’arrête de travailler pour l’Education nationale et je pars voyager avec mon mari. C’est le second long voyage que nous entamons ; et je sais, d’expérience, qu’il me faut donner un but « professionnel » à ce voyage pour donner un sens à mes journées. Je crée alors le blog « L’École de Mes Rêves » ; je visite des écoles alternatives ; et je développe l’idée d’un projet d’école.

Une année de voyage, une année à rêver le projet d’école. Puis en septembre 2016, nous nous installons à Nice. Retour à la réalité. C’est le début des démarches et de la réflexion concrète. C’est aussi le moment de faire face aux interrogations qui me tiraillent depuis le départ.

Une école pour tous ?

Dès le début, je suis contrariée par l’idée de créer une école payante. Et oui, l’Etat ne subventionnant pas les écoles hors contrat, il faut trouver des sources de financement dont, en premier lieu, les frais de scolarité demandés aux familles.

Je découvre alors plusieurs écoles aux projets innovants dont notamment La Ferme des Enfants au Hameau du Buis et L’Ecole du Colibri aux Amanins. Leurs visions, leurs projets pédagogiques et leurs mises en oeuvre donnent de l’espoir, de l’inspiration et des pistes concrètes. (Les frais de scolarité vont de 100 à 250 euros par mois.)

Pendant plusieurs mois, je cherche donc des exemples et des arguments pour me convaincre du bien-fondé de créer une école qui ne soit pas publique.

Je me dis que c’est de ces mouvements marginaux que naîtra le changement dans l’Education nationale. Au vu du nombre croissant de créations d’écoles et de déscolarisation des enfants, on pourrait espérer un profond changement du système. C’est dans ce climat d’effervescence que je nourris mon projet.

Malheureusement, il semble qu’actuellement la seule réaction de l’Etat soit de renforcer le contrôle sur ces initiatives parallèles. En attendant un vrai changement du système, ces expériences alternatives nourrissent la réflexion des enseignants du public qui s’y intéressent.

Je me dis aussi que la pédagogie adoptée permettra l’épanouissement et les apprentissages pour chaque enfant. Si seulement c’était vrai pour tous… Première désillusion: j’apprends que les écoles dont j’admire le projet sont parfois amenées à renvoyer ou à refuser certains enfants. Mais que feraient ces enfants si l’école publique n’existait pas ?

Les écoles alternatives attirent de nombreuses familles dont l’enfant est en souffrance et/ou en échec dans le système traditionnel. Mais ces écoles ne peuvent pas forcément les accueillir. Un conseil que j’ai reçu plusieurs fois, afin d’éviter le “chaos” dans les classes de ma future école, est de limiter à 2 ou 3 le nombre d’enfants « différents ».

Alors, oui, créer une école alternative profiterait au moins aux enfants qui la fréquentent. Et en même temps, je sens bien que cet argument ne me suffit pas. Ma vision est plus globale.

Je crée alors un sondage pour recueillir les avis de parents qui seraient intéressés par le projet d’école. Je reçois presque une centaine de témoignages en l’espace de quelques jours. Au lieu de booster ma motivation à créer l’école, cela contribue à renforcer mon malaise à me situer hors de l’Education nationale. Car j’ai beau avoir un plan concret pour « L’École de Mes Rêves », je sens bien que je vends surtout du rêve à des parents qui veulent une autre école pour leur enfant. Je ne pourrai notamment pas résoudre toutes les difficultés de leurs enfants dont ils témoignent.

Je ne le pourrai pas non plus dans le système. Mais je ferai ma part. Je me sens davantage à ma place dans l’école publique.

Je remarque que j’écris beaucoup « je sens / je me sens ». Malgré une réflexion que je veux rationnelle, il y a une partie importante de ressenti dans cette décision 🙂

Enseigner ou gérer une entreprise ?

En plus des considérations idéologiques que je viens de décrire, des aspects personnels sont venus faire pencher la balance.

La gestion d’une école, aussi petite soit elle, est comparable à celle d’une entreprise. J’ai suivi une formation passionnante, « 5 jours pour entreprendre », à la Chambre de Commerce et d’Industrie; j’ai discuté avec plusieurs créateurs d’école et entrepreneurs; et j’ai ainsi mesuré l’ampleur de la tâche.

L’aventure de créer une école avait beau être enthousiasmante, j’allais m’arracher les cheveux avec la gestion quotidienne ! Trouver les familles qui adhèrent au projet et peuvent payer, régler les factures, rembourser un éventuel emprunt, répondre aux attentes des parents qui payent… Trop d’histoires d’argent, trop de stress à venir. Cela prendrait le pas sur le temps que je voulais consacrer aux enfants et à la pédagogie. La liberté dont je rêvais en créant cette école serait devenue bien relative au vu de ces contraintes.

Un créateur d’école m’a confié: « Au départ, on crée une école pour nos enfants. Mais, au final, on n’a plus de temps pour eux. »

Au cours des derniers mois, j’ai donc entamé une réflexion plus générale sur le mode de vie que je souhaite. En tant qu’enseignante, je passais déjà beaucoup de temps à travailler hors temps scolaire. Je sais pertinemment qu’en créant une école, j’y aurais consacré tout mon temps. Or j’aspire à vivre sereinement et à m’épanouir également dans d’autres sphères que celle du travail.

Ce que ce projet m’a apporté

  • J’ai découvert un monde parallèle en ébullition : celui des écoles alternatives.
  • J’ai découvert des courants pédagogiques : celui de l’école du 3ème type et celui des écoles démocratiques m’ont fait énormément avancer dans ma réflexion.
  • J’ai fait des rencontres incroyables, et suivi des formations passionnantes.
  • En construisant le projet pédagogique de l’École de Mes Rêves, je me suis posé des questions fondamentales : A quoi sert l’école ? Quelles valeurs je veux défendre ? Comment accompagner les enfants qui seront les adultes de demain ? Comment apprend-on ?
  • Je me suis forgé des convictions qui m’aideront, je l’espère, à être cohérente dans mes actions.

La suite de l’aventure

Une année de voyage, avec mon mari, à nous demander où nous allions poser nos valises, et nous voilà de retour en France.

grenouille home

Une année de réflexion qui me ramène à Freinet et à son mouvement qui est celui dont je me sens aujourd’hui la plus proche. Tout un monde à approfondir.

Voici une phrase que j’ai lue dans l’avion de notre retour en août 2016:

« A man travels the world over in search of what he needs and returns home to find it! » – George Moore

« On voyage autour du monde à la recherche de ce dont on a besoin, et on retourne chez soi pour le trouver ! »

J’ai donc décidé de m’engager pour un changement positif dans l’Éducation nationale, en commençant humblement par la pratique adoptée dans ma propre classe. Je pense avoir acquis davantage de confiance et de liberté d’esprit pour oser faire autrement.

En attendant d’obtenir une mutation dans la région niçoise, je continue à apprendre et à écrire sur le blog, je participe à d’autres projets et … je profite de la vie … tout simplement 🙂

La liberté dont je rêvais, finalement, c’est dans la tête qu’elle est d’abord à créer !
Ce n’est donc pas un retour à la case départ, mais la suite du voyage !

 

39 réflexions sur « Pourquoi je ne vais finalement pas créer d’école (Partie 2) »

  1. Quel choc !
    Mais… bravo pour le chemin parcouru, et j’imagine que ça ne doit pas être un décision facile à prendre, que celle de faire « machine arrière » !
    Heureusement, ce n’est pas une vraie « machine arrière ». Tu as en réalité bien avancé et tes élèves auront de la chance d’avoir une maîtresse comme toi …passionnée par la pédagogie… et accessible « gratuitement » ! 😉
    J’espère que tu n’arrêteras pas ton blog, et que tu réussiras à faire bouger les choses de l’intérieur !

    1. C’est un mensonge de croire que l’école publique est gratuite !
      C’est mal connaitre le système et ses dessous économiques !
      Ce n’est pas de la médisance vis à vis du système, mais une réalité dont on a pas conscience, tant le système est bien conçu…. ou nos mémoires du passé effacées.
      La société est une coopérative gigantesque et par le truchement d’habiles manipulations administratives et politiques, on accède à des biens et des services publiques qui paraissent gratuits ! Tant mieux ! c’est un bien, mais à mon sens cette idée de gratuité est complétement erronée !

      1. Soyons sérieux !
        Bientôt on va nous dire que le système scolaire publique coûte une fortune aux particuliers… et gagne de l’argent par le jeu de « truchements » ! Quand même !
        Merci dans ce cas de donner des chiffres, ou préciser les jeux de manipulations évoqués.
        Sans quoi ce propos reste peu crédible…

  2. Bravo pour ta réflexion ! AU TOP!
    Je ne peux que respecter et m’incliner !
    Je reste à penser que ce sont les personnes bien plus que l’école qui aident et aideront nos enfants !
    Reste en accord avec toi même et fonce demain est à toi !! 🙂

  3. Je suis contente de ta décision Cécile! En effet, je partage ton point de vue: le système est à changer de l’intérieur! Vive l’école publique accessible à tous et qui vise la réussite de tous! J’espère que tu continueras à alimenter ton blog de tes riches réflexion qui m’aident beaucoup dans ma pratique! Si tu passes dans le coin, ce sera une immense joie de te revoir et d’échanger!

  4. Bonjour Cécile,

    Tout ceci participe à une réflexion qui sort de France. Ici, en Belgique nous pensons aussi à une école différente. Mais nous avons aussi, aux côtés de l’école « traditionnelle » une structure appelée Ecole de devoirs. A l’initiative des pouvoirs publics ou de particuliers, ces écoles de devoirs sont non seulement un complément aux bancs scolaires mais aussi une opportunité à vivre l’enseignement autrement. A côté de l’aide apportée aux enfants dans leurs travaux scolaires, des ateliers sont organisées de façon ludique, sociale, citoyenne et sociale. Apprendre à apprendre, visites culturelles, sorties, ateliers créatifs, tout y est envisageable. Ces écoles de devoirs se déroulent le soir, en fin de journée mais aussi durant les congés scolaires et certaines d’entre elles ouvrent le samedi. Des partenariats sont possible pour faire baisser les coûts et des subsides culturels accessibles dans certaines conditions.

    C’est peut être une autre approche pour vous ! Ne renoncez pas, nos enfants méritent des personnes passionnées comme vous.

    1. bonjour Marie,
      j’aimerais échanger avec vous en mp pour en savoir plus sur cette école des devoirs.
      merci

  5. Bonjour Cécile,

    Un grand merci pour ce partage.Belle humilité dans ton renoncement, mais aussi beaucoup de sagesse. Je mène une réflexion également sur la conception d’une école , j’ai suivi la formation avec Colibris et je vais suivre le nouveau MOOC OASIS.
    Je pense (moi aussi) comme toi que je vais laisser cela à d’autres pour la création d’une école car cela demandera beaucoup d’administratif et cela je ne le souhaite pas mais je vais réfléchir à des modules éducatifs à proposer aux école.
    Au plaisir de partager avec toi.

  6. Bonjour Cécile , je te suis depuis quelques mois , et je suis ravie que tu décides d’opérer de l’intérieur , je pense que tu peux mettre plein de choses en place en étant à l’intérieur de cette grosse machine qu’est l’éducation nationale . Malgré de nombreux dis fonctionnements , elle reste néanmoins l’école gratuite ouverte à tous sans exception. Bonne route Christèle

  7. Bonsoir Cécile
    Tu as raison : nous pouvons aider à changer des choses en faisant les petites fourmis à l’intérieur de l’Education Nationale. Ne serait ce que le regard bienveillant et encourageant que l’on peut poser sur chaque enfant, la certitude que chacun est un individu à part entière que l’on peut accompagner dans son évolution même en étant limité par notre carcan administratif. J’ai toujours de belles surprises à un an de ma retraite et j’ai aimé chaque année à exercer ce métier, malgré les galères et les moments de découragement. Ton enthousiasme portera d’autres collègues.
    La réussite de nos écoles publiques tient à notre volonté de changer les choses où nous sommes. Bonne route à toi.

  8. Bonjour Cécile,

    Je partage entièrement ton analyse et je suis contente de savoir que tu retrouves l’envie et l’énergie de continuer à l’intérieur…
    Vive l’école publique, avec ses défauts , ses items et ses élèves de tous milieux.
    C’est un combat que je mène depuis longtemps et je sais que tu va y apporter ton regard, ton analyse et ta parole. Et c’est tant mieux.
    Il faudra juste faire attention à ne pas te laisser rattraper par la pression de ceux-ci ou de ceux-là.
    Et j’espère que nous allons ensemble construire les cartes mentales de référence pour apporter un autre regard sur l’essentiel à tous les niveaux.
    Tu sais que tu ne seras pas seule.
    Bon courage et à bientôt
    Françoise 44

  9. chère Cécile,
    tu fais le choix que j’ai fait (il y a bien longtemps) pour les mêmes raisons. J’étais freinétique (!)
    Je te souhaite plein de gratifications. Tu peux faire un bien formidable à tes futurs élèves, à tes collègues. Pour moi travailler en équipe avec des collègues (j’enseignais dans le secondaire) a été la clé: voilà encore une belle chose à développer dans l’enseignement public
    Et tu vas continuer à grandir !!! (et j’espère à alimenter le blog)
    bonne route!
    Anne

  10. Bonjour Cécile,
    Merci d’avoir écrit cet article pour partager un bout de ton cheminement par rapport à ton rêve de créer une école et ton désir de vraiment accompagner les enfants d’une belle manière.
    En prenant un petit recul pour réfléchir à ton article, j’ai eu quelques idées que je te partage.
    – Au-delà du « contenu pédagogique », quel est le vrai sens de l’éducation pour toi?
    – Comment « l’école » nouvelle peut-elle accompagner les enfants dans la reconnaissance et l’épanouissement de ce qu’ils sont vraiment, de ce pour quoi ils sont incarnés sur la Terre?
    – Quand tu es dans cet espace de douceur et de paix avec toi-même, d’harmonie et de paix intérieure… lorsque les réflexions et raisonnements s’apaisent… lorsque tu respires dans le silence… qu’est-ce qui se présente à toi?

    – Dans cet article à propos de ton rêve, tu parles des pédagogies alternatives que tu as pu découvrir, observer, apprécier… et de ce que tu as appris à leur sujet également au niveau des aspects fonctionnels, des frais de scolarité, de la gestion au quotidien, etc. S’il est possible d’envisager que l’accompagnement puisse être offert par des approches « alternatives », comment tout le reste pourrait aussi évoluer pour être également en harmonie avec ce que ces approches proposent?
    Par exemple, si dans ta passion il y a une nouvelle vision de l’éducation et le mouvement intérieur pour être présente pour accompagner les enfants, tu pourrais y apporter ta contribution dans la coordination du projet « l’école de mes rêves » en harmonie avec cette vision, et collaborer avec d’autres personnes dont la passion serait de s’occuper des aspects fonctionnels, administratifs… et avec d’autres personnes dont la passion serait de trouver des façons nouvelles de rendre ces projets autonomes… etc.
    Les enfants, les parents, les accompagnants, les participants au projet, la communauté… pourraient collaborer à la réalisation saine et joyeuse de ce projet.
    Sébastien et son réseau pourraient par exemple imaginer une façon douce et sage de créer une fondation pour parrainer ce projet, dans une approche en harmonie avec la vision de l’école… la mettant ainsi en concret dans l’application!
    etc. Il pourrait y avoir tellement de nouvelles façons.

    J’avais eu ces quelques réflexions suite à la lecture de ton article et j’ai eu le goût de te les partager, même si j’ai bien lu dans ton article, les raisons et cheminement qui t’ont amenée à vouloir apporter ta contribution dans le réseau de « l’éducation nationale » pour l’instant.

    Bonne journée Cécile et merci de partager ce que tu apprends dans ton parcours qui peut inspirer d’autres personnes.

    Lucie Marcotte

  11. bonjour Cécile,
    Quelle que soit la voie, si tu restes alignée tout ira bien, et je l’espère, tu contribueras à amener de l’innovation pour le bien des enfants de l’intérieur…
    bises amicales

  12. Bonjour Cécile,
    Je suis ton blog depuis quelques temps déjà et chaque article est comme un clin d’oeil ! plaisir de voir ton intérêt pour la pédagogie reggio emilia, assez peu connue en France (j’ai eu la joie de débuter dans l’éducation nationale avec une collègue qui s’y était formée en Italie), mais aussi pour les écoles du troisième type, le très beau ‘il était un jardin’ et bien sûr Freinet, Montessori, etc. J’ai eu presque le même parcours et les mêmes sources inspirantes ! Enseignante dans le publique, fatiguée des conditions de travail (en REP par exemple, écart entre les besoins des enfants et les programmes, mais aussi les conditions matérielles – ‘écoles-béton’, etc.) mais non de mon métier ni de l’enseignement, j’ai pris une dispo pour comme toi me ressourcer, me former à faire autrement et si possible mieux, et je participe bénévolement à une école alternative hors contrat. C’est une belle aventure mais il est vrai que tous les points que tu soulèves (équilibre budgétaire et accessibilité pour tous, en particulier, mais aussi charge des tâches autres que pédagogiques) sont très difficiles à assumer. Et je mesure chaque jour qu’il est difficile de transcrire dans la réalité l’école de nos rêves même si de belles choses se passent. Je comprends aussi ton choix de rester là ‘pour tous’ et j’ai fait le même. J’espère engranger le plus de bonnes expériences possibles, profiter de ma liberté pédagogique vraiment complète dans notre école alternative pour construire les pratiques que je reprendrai ensuite en retournant dans l’éducation nationale, pour en faire profiter les enfants qui ne mettront jamais les pieds dans une école alternative et qui sont parfois ceux qui en tireraient le plus de bénéfices. Merci de ta démarche, ça donne de l’espoir, nous pouvons faire avancer de quelques petits pas ce modèle pour que l’école de tous devienne un petit peu notre école de rêve. Et pour finir, une petite référence pour nourrir tes recherches pédagogiques : l’approche de Caleb Gattegno, un peu oubliée, souvent mal comprise mais très inspirante, en mathématiques en particulier. Au plaisir peut-être de te rencontrer un jour et d’échanger de vive voix ! Bonne route !
    Laura

  13. Ma fille s’appelle Izïa, elle est née il y a un an et demi dans notre maison, dans mes bras.
    Depuis notre vie s’illumine et notre complicité se renforce à tous les trois.
    Les questions sur l’éducation commencent déjà à se poser. Où ira-t-elle ? Dans quelle école ?
    Et notre choix se tourne résolument vers les écoles alternatives. L’éducation nationale n’est pas envisageable pour nous. Aussi j’admire ta détermination à apporter ta lumière dans ce cadre là, et à la fois je sens qu’il y a une tierce voie… L’éducation doit évoluer, et pour cela elle a besoin de modèles sains pour s’inspirer, de gens comme toi qui ont une vision, une envergure à vouloir ouvrir les consciences. Ainsi, il me semble que la réticence du « pas ouvert à tous », ne devrait pas être un blocage. Car ce n’est pas l’enfant A ou l’enfant B qui doivent recevoir la bienveillance dans leur éducation, mais le système lui même qui doit évoluer, et ainsi permettre à TOUS les enfants de grandir selon des préceptes sains. Et pour grandir, le système à besoin de modèles. Plus il y aura d’écoles du nouveau monde, plus le système sera contraint de les reconnaître, et de constater la qualité de leurs résultats. Je voulais partager cette réflexion avec toi. L’école de tes rêves est plus forte que les épreuves du parcours. Peut-être n’est-elle qu’un rêve, ou peut-être que ce rêve pourra éclore dans les consciences afin que toutes les écoles en vivent la réalité. En tous cas je suis d’accord avec toi quand tu dis que la liberté que l’on rêve est d’abord à constituer en soi.

  14. Bonjour, je découvre votre blog et en particulier l’article concernant votre réflexion pour ne pas fonder d’école privée…je me suis reconnue dans cette réflexion, sans le voyage toutefois et j’en suis arrivée aux mêmes conclusions que vous ! Cela fait 19 ans que je professeur des écoles en maternelle par choix .J’ai suivi une formation Montessori à mes frais l’an dernier, j’achète à mes frais du matériel Montessori pour équiper ma classe de maternelle située en zone rurale. Pour pouvoir continuer ces achats, je suis d’ailleurs en train de mettre au point un financement participatif !
    Tout comme vous monvoeux le plus cher est de proposer cette pédagogie à l’ensemble des élèves et non à une élite…Mais quel combat, je vous assure, au sein de l’éducation nationale, des collègues réticents etc , j’en entends des vertes et des pas mûres mais je tiens bon, plus motivée et déterminée que jamais ! Il parait qu’il faut 5 ans pour que ce type de pédagogie s’installe sereinement….ça promet, j’en suis qu’au début !!!! A bientôt,

  15. bonjour Cécile,
    j’ai découvert ton blog il y a peu et ta réflexion rejoint la mienne, j’en suis ravie !
    merci pour ces réflexions partagées, on se sent moins seules.
    et aussi pour ces articles passionnants.

  16. j aimerais bien partager mon point vu , quel dommage d’enterrer un rêve avant de commencer , il est vrai que toute les démarches sont très décourageants , mais si on veut construire une entreprise toutes les débuts sont toujours difficile , ne lâchez pas votre rêve, on peu pas changer le monde mais on peut améliorer , j ai peur que vous risquez de regretter un jour ?

  17. Merci pour cet article.
    J’ai un peu ce même genre de réflexion…
    Ecole ou pas ?
    J’apprécie parcourir les pages de votre site que je viens de découvrir car j’y lis une part de mon parcours.
    Moi, je n’ai que des élèves en difficultés, ils s’intègrent très bien à d’autres.
    Ce que nous faisons pour eux profite à tous.
    Je ne pense pas qu’une école ouverte soit « vendre du rêve » aux parents, c’est plutôt rendre la vie aux enfants, à l’école.
    Oui, mettre ces dispositifs dans le public est la meilleure solution mais que de bâtons dans les roues.
    On devrait pouvoir regrouper les gens qui ont les mêmes convictions dans un même endroit et on pourrait faire fleurir l’énergie que l’on dépense à devoir convaincre, se battre et argumenter pour justifier des choix basés sur des conclusions pourtant sérieuses et issues du bon sens : qui est l’enfant et de quoi a-t-il besoin ?
    Quand on voit tous les décrochages scolaires, il est clair que le système mis en place a de gros soucis !

  18. Bravo et Merci !
    Je suis en M2 pour devenir professeur des écoles et étant en pleine recherche pour réaliser mon mémoire traitant des émotions à l’école…. je tombe sur ton blog !
    C’est très intéressant, et je suis convaincue aussi qu’il faut essayer de faire bouger les choses de l’intérieur pour espérer changer l’école publique.
    Courage et belle continuation !

    1. Bonjour,
      Pour répondre à votre phrase :
      « Mais que feraient ces enfants si l’école publique n’existait pas ? »,
      mon fils handicapé s’est fait déscolarisé par le rectorat puis virer d’établissement hors contrat…
      L’inclusion des enfants handicapés à l’école n’existe malheureusement pas…

  19. bonjour
    je comprends toute ta démarche et tes réflexions car je vis les mêmes problématiques que toi.
    Enseignante en ULIS depuis 15 ans, je suis partagée entre les défis à relever au sein du système et l’envie de créer autre chose.
    J’ai trouvé des réponses en mettant en oeuvre des projets de sensibilisation au sein de mon école (je prends des groupes d’enfants pour réfléchir aux grands défis écologiques et humains qu’ils vont relever) et en commençant à créer un tiers lieu éducatif et pédagogique (cela évite de passer par la création d’une école): ce sera un lieu ouvert d’échange aux familles scolarisant leurs enfants à la maison dans l’esprit des écoles démocratiques.

  20. Bonjour,
    Je tombe sur ton site à travers un article sur le marché des connaissances partagé sur Facebook par eduvoice.
    Je lis l’article ci-dessus et TOUT me parle!
    Je trouve que c’est essentiel de respecter ses valeurs de base et pour moi, la gratuité de l’école et l’égalité des chances est la base.

    C’est un travail de titan mais s’entêter à proposer des projets novateurs au sein de l’éducation nationale me semble vraiment la solution, infiltrer le système, répandre les idées dont nous sommes convaincues!
    Plus nous serons, plus elles se diffuseront.

    Alors merci pour tout ce que tu fais, merci pour ton partage mais aussi pour ton humilité. Parfois certains crééent une école pour les mauvaises raisons… toi, tu mène un vrai réflexion.

    Ton site me fait du bien.
    Je travaille moi aussi à promouvoir tous ces outils merveilleux encore trop méconnus mais qui sont pour moi l’avenir et c’est aussi vers Freinet que je reviens… À chaque fois 🙂

    Puis-je partager ton site sur mon site?

    Je serai au congrès d’innovation en pédagogie fin février à Montpellier.
    Y serais-tu ?!

    A bientôt j’espère !

    1. Bonjour Aline,
      Ton blog https://www.explorations-pedagogiques.com/ est super !
      Je me reconnais bien dans ton exploration. A la grande différence aujourd’hui, c’est que j’ai finalement choisi de démissionner. Le fossé était trop grand entre mon idéal et ce que j’arrivais à faire dans ma classe. Après la naissance de ma fille, mes motivations ont changé. J’envisage de créer un abonnement de livres jeunesse. Je t’en dirai plus prochainement. Je te souhaite de belles aventures dont tu pourras faire profiter tous les enfants qui croiseront ta route. Et si mon blog t’apporte quelques petites pistes de réflexion, eh bien tant mieux 🙂

  21. J’ai été bouleversée par ton article que je viens de lire. Bouleversée car tous ces mots un à un j’aurais pu les écrire. Même le nom de ton blog est le nom d’un de mes cahiers!
    Je m’appelle Magali. Je suis aussi professeur des écoles dans la Var. Suite à de gros problèmes de santé, développés par mon trop grand investissement dans mon travail, je décidais de me lancer dans la création d’autre autre école, dans la nature et respectueuse des besoins des enfants. Comme toi je me suis intéressée aux pédagogies alternatives et je me suis notamment formée à la pédagogie montessori. Je suis allée visiter la ferme des enfants. J’en ai pris plein les yeux…Je revenais pleine d’espoir…Mais lorsque je me suis retrouvée face à mon projet, à son ampleur et au fait que le côté financier prenait trop de place j’ai déchanté…Je ne veux pas faire une école pour une élite…Je veux une école pour tous. ..Et comme toi je commence par croire qu’il n’y a qu’en étant au coeur de l’éducation nationale que l’on pourra changer les choses…pourtant ce système m’etouffe mais tu as raison : la clé c’est de commencer humblement par sa classe. J’aimerais beaucoup échanger avec toi et si tu veux, on pourrait se soutenir l’une l’autre…on ne se connaît pas mais en lisant tes mots j’avais l’impression de me lire…vraiment très troublant. À une prochaine peut être.

    1. Bonsoir Magali,
      A mon tour d’être touchée par ton message.
      Il y a encore peu de temps, je t’aurai répondu « Oui pour une entraide, avec plaisir! ».
      En fait, mon blog n’est pas encore à jour. J’ai démissionné l’année dernière.
      J’ai complètement déchanté quand j’ai repris une classe. Le fossé était trop grand entre mon idéal et ce que j’arrivais à faire dans ma classe.
      Le fait de devenir maman m’a aussi pas mal chamboulé. Ma motivation n’était plus la même.
      Peut-être pourrais-tu rejoindre un groupe tel que le GD du mouvement Freinet? Il y en un dans le Var, très actif il me semble.
      Je crois qu’il y a aussi une asso Montessori ou encore le site de Céline Alvarez avec une carte permettant de situer d’autres enseignants autour de soi.
      De mon côté, je développe le projet de créer un abonnement de livres jeunesse accompagnés d’analyses et pistes d’activités.
      Je te souhaite bon courage dans cette aventure de transformation !
      Bien à toi,
      Cécile

  22. Bravo Cécile,
    Je suis tout à fait d’accord avec toi et j’ai eu la même réflexion que toi…
    Depuis toujours j’ai essayé de faire évoluer l’école publique et je continue. Même si je suis très critique quant au système qui ne suffit pas… ce n’est pas de la faute des enseignants qui sont pour beaucoup super… et très investis… Nous sommes déjà en train de faire bouger les choses depuis plusieurs années et ce mouvement ne va pas s’arrêter… L’école publique, c’est l’école de la République, gratuite et ouverte à tous et ces valeurs sont fondamentales…
    Merci de ton témoignage qui me réconforte dans mes convictions…
    Marika

  23. Bonjour Cécile,
    Je suis une maman avec deux petits enfants qui vont aux écoles alternatives à la Catalogne. Ma fille va à une école publique avec un enseignement comme Montessori/Freinet (beaucoup de liberté du movement, choix d’activité creative pendant le matin, travail en equipe, autonomie,…) et mon fils va à une crêche avec la même philosophie dans une belle maison avec jardin, arbres, poules, lapins,… J’adore la vie ici pour ça mais mon mari et moi aimerons déménager en France parce-que nous voulons que nos fils apprendre la belle langue française et nous aimons la culture, la mentalité bio et la politesse française. Idéalement nous voudrions une école en pleine nature mais nous devons habiter dans une ville de dimension moyenne parce-que nous déménagerons sans boulot alors ce serait plus facile de trouver opportunités.
    Clermont Ferrand semble très jolie et a côté de la nature pour faire randonnées en famille le week-end.
    Est-ce vous connaissez des écoles publiques dans la region qui utilise une méthode un petit peu alternative? Nous sommes aussi ouvert à d’autres villes/regions de France.
    Merci beaucoup,
    La catalane

    1. Bonjour Amara,
      il existe des cartes situant les différentes écoles alternatives en France. Voici deux liens :
      https://www.festival-ecole-de-la-vie.fr/annuaire-des-ecoles-alternatives-et-differentes/
      http://www.ecolealternative.com/carte-interactive-des-ecoles-alternatives/
      Pour ma part, je ne saurai pas vous conseiller. Je vous invite à prendre directement contact avec les écoles pour en savoir plus sur leur projet pédagogique.
      Belle journée à vous et bienvenue en France 🙂

  24. Il existe une super formation que dispense LUKO, qui accompagne les entrepreneurs éducatifs à se lancer.
    Ils militent pour une transition éducative (bienveillance, écologie, mixité sociale, etc.).
    J’ai suivi la formation en ligne et j’ai été bluffée. On ressort de là avec un projet clair et construit.
    Si vous voulez en savoir plus : https://entrepreneur-educatif.com

  25. Bonjour Cécile,
    Je découvre ce blog, j’aime beaucoup l’état d’esprit.
    J’ai aimé lire le cheminement, le questionnement entre école publique/école privé, très intéressant, très humaniste en fait.
    L’éducation nationale a de la chance de vous avoir « gardé »! Les enfants qui seront sur votre chemin auront une chance immense je pense…
    Depuis cette pause, avez-vous retrouvé un poste? Est ce que ce poste vous satisfait?
    Ou vous confrontez-vous à certaine limite concernant la liberté espérée?
    Laëtitia, qui débute également un petit blog pour ouvrir sa classe 🙂
    https://sijetaisunepetitesouris.wordpress.com/

  26. bonsoir,
    nous avons le projet de créer une école alternative. Puis-je utiliser des extraits de vos articles pour le projet pédagogique ? Je trouve que vos articles sont formidables et les contenus très proches de ce que nous souhaitons.

  27. Bonjour, je suis moi même enseignante niçoise et je tombe sur ton blog par hasard en cherchant des solutions aux problèmes qui nous touchent … quelle école voulons nous ? Que faire pour nos élèves ? Que faire pour nos enfants ? Créer une micro école me tente mais aucune solution pour proposer cela à domicile c’est rageant…
    Au plaisir De te croiser dans La lieu Bella Nissa…
    Marie

    1. Bonjour à toutes et à tous,

      Je suis de Cannes , enseignante dans le second degré, je songe à créer une école alternative et suis en pleine réflexion, j’ai beaucoup aimé ton article.
      Je me demande cependant si peut-être à plusieurs la charge administrative et les démarches ne seraient pas plus surmontables…
      C’est pourquoi j’aurais aimé savoir s’il y aurait d’autres personnes du département des Alpes-Maritimes qui songent sérieusement à ce projet et pourraient envisager de le réaliser à plusieurs. Je vous laisse mon adresse mail: [email protected]
      Aïda

  28. Bonjour,
    Pour répondre à votre phrase :
    « Mais que feraient ces enfants si l’école publique n’existait pas ? »,
    mon fils handicapé s’est fait déscolarisé par le rectorat puis virer d’établissement hors contrat…
    L’inclusion des enfants handicapés à l’école n’existe malheureusement pas…

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