4 étapes pour organiser un Marché de Connaissances

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Qu’est-ce qu’un marché de connaissances ?

Lors d’un marché de connaissances, les enfants « clients » se déplacent de stand en stand pour apprendre de nouveaux savoirs et savoir-faire auprès des enfants « marchands ». Ce marché constitue un temps fort dans la vie de l’école.

Ce peut être un partage de savoirs ou de savoir-faire – scolaires ou non scolaires – dans des domaines variés.

Cet article est accompagné d’une ressource : Une fiche de préparation du marché des connaissances (objectifs, matériel et équipements, organisation du stand).
Téléchargez cette ressource en cliquant ici (PDF imprimable)

Cette fiche fait partie des nombreux documents de qualité créés par Bruce de Maugé sur son site hyper intéressant : « l’Abécédaire de l’école », que je vous recommande fortement.

Voici quelques exemples de stands proposés par les “marchands”:

    • Apprendre à cuisiner des biscuits
    • Apprendre à reconnaître les planètes
    • Apprendre à dessiner une rosace
    • Apprendre à faire l’équilibre
    • Apprendre à jouer au jeu des 7 familles

Les participants peuvent être les enfants d’une seule classe, de plusieurs classes, de plusieurs écoles; d’âges différents. Les parents peuvent y être invités pour aider les plus jeunes et/ou pour proposer un stand.

Certaines écoles organisent un marché de connaissances de façon régulière (la semaine avant les vacances scolaires, par exemple), d’autres une seule fois dans l’année.

Comment l’organiser ?

Les enfants mènent l’atelier qu’ils proposent de A à Z: élaboration, préparation, installation, mise en oeuvre, rangement et bilan. L’enseignant est un soutien et un coordinateur.

Etape 1 : La réflexion

“Qu’est-ce que je sais faire ?”

Pas facile au départ de savoir quoi proposer. L’enseignant peut donner quelques exemples pour aider les enfants à prendre conscience de ce qu’ils savent.

Les enfants peuvent également répondre à la question: “Qu’est-ce que j’ai envie d’apprendre ?” Certaines écoles cherchent à concilier offre et demande. Cela me semble complexe à mettre en oeuvre. L’avantage, cependant, est d’éviter les stands désertés.

“Comment vais-je transmettre mon savoir ?”

Une fois le stand défini (“Apprendre à …”), l’enfant se pose la question du partage de son savoir ou savoir-faire:

    • Est-ce que je vais montrer puis demander de refaire ?
    • Est-ce que je vais accompagner étape par étape
    • Est-ce que je vais donner des explications ? A quel moment
    • Est-ce que je vais donner un modèle, un mode d’emploi à suivre
    • Est-ce que je vais laisser tâtonner et répondre, si besoin, aux questions ?
    • etc.

“Comment savoir si l’autre a appris ?”

Certaines écoles mettent en place une validation par les “marchands” de l’apprentissage des clients. Je m’interroge sur la nécessité, la pertinence et la faisabilité de cette validation.

Qu’on mette en oeuvre ou non cette validation, il me semble tout de même très intéressant que les élèves réfléchissent à cette question: “à partir de quand peut-on dire qu’on sait faire, qu’on a appris ?”

Etape 2 : La préparation des stands

Un stand peut être tenu par un enfant, ou jusqu’à trois enfants. Il ne faut pas trop de stands pour éviter les stands désertés. On peut prévoir un stand pour quatre “clients” environ.

Chaque groupe:

    • liste le matériel dont il aura besoin
    • s’organise pour obtenir ce matériel (apporter de la maison, emprunter à l’école ou à d’autres, acheter)
    • prépare une grande affiche avec le nom de son atelier
    • prévoit un feu de couleur (recto rouge/ verso vert) plastifié (donc réutilisable)
    • propose un lieu adapté pour positionner son atelier
    • teste sa proposition

Rappel : Le site très intéressant de Bruce de Maugé propose de nombreux éléments pratiques pour servir de guide à la préparation.

Je vous recommande une ressource en particulier : La fiche de préparation du marché des connaissances (objectifs, matériel et équipements, organisation du stand).
Téléchargez cette ressource en cliquant ici (PDF imprimable)

Côté enseignant:

    • il liste les stands et les répartit en deux groupes en veillant à équilibrer les contenu
    • il organise la répartition des stands dans l’espace (préau, gymnase…)
    • il accompagne, si besoin, les enfants dans l’obtention du matériel nécessaire (dont le nécessaire au nettoyage – plusieurs balais, poubelles, éponges…)

Etape 3 : La réalisation

Le jour J, le groupe A est d’abord “marchand” et s’installe. Les “clients”, le groupe B, choisissent un atelier et circule librement en s’aidant d’une fiche récapitulant l’ensemble des stands. Puis, les groupes sont inversés: les clients deviennent marchands et vice versa. On peut aussi envisager que cette deuxième étape ait lieu un autre jour.

Les marchands ont réfléchi au préalable au nombre de clients qu’ils peuvent accueillir à la fois et utilisent le feu rouge pour indiquer que le stand est complet.

Voici une proposition de planning (2h30 au total):

    • 15 min de préparation
    • 45 min de marché
    • 10 min de rangement/10 min d’installation
    • 45 min de marché
    • 15 min de rangement

Etape 4 : Le bilan

Le bilan est une étape importante.

    • En tant que marchand: est-ce que l’activité proposée s’est bien passée ? Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ? Est-ce que les participants ont appris ? Ou savaient-ils déjà ? Pourquoi certains n’ont-ils pas réussi ?
    • En tant que client: qu’ai-je appris ?

Pourquoi organiser un échange des savoirs ?

Lors des différentes étapes, les apprentissages des enfants sont divers et nombreux: des apprentissages liés à la réalisation d’un projet, au travail en groupe, aux activités proposées dans les stands…

Ce qui m’intéresse réellement, c’est le rapport au savoir que l’enfant construit (ou déconstruit) grâce à cette expérience.

Le Marché des Connaissances permet différentes prises de conscience:

    • Apprendre est un plaisir.
    • Je suis reconnu(e) pour mon savoir-faire.
    • Je prends conscience que les savoir-faire de la communauté et les miens sont multiples, et pas seulement scolaires.
    • Je comprends que le savoir est un pouvoir: il permet d’être autonome, de mener un projet qui nous tient à coeur (et non apprendre pour une note, pour satisfaire les adultes).
    • Je prends conscience que je peux apprendre à apprendre, et je commence à comprendre les processus pour apprendre. (Par exemple, dans la posture de “marchand”, l’enfant réalise que celui qui veut apprendre doit être attentif, se concentrer).
    • Les autres sont une ressource: tout le monde sait quelque chose mais personne ne sait tout. J’apprends grâce aux autres, même des plus jeunes. Partager mon savoir est enrichissant.

Quelles transpositions possibles dans le quotidien de la classe ?

Cet échange de savoirs (scolaires ou non scolaires) peut s’organiser de manière quotidienne dans la classe.

Par exemple, à La Ferme des Enfants (école alternative), un tableau permet de s’inscrire pour proposer un savoir à partager ou pour demander à apprendre un savoir.

Ce que je propose

Je peux faire avec toi

Je veux apprendre

Activité + prénom

Prénoms

   

Ce que j’aimerais

Je veux apprendre

Je peux faire avec toi

Activité + prénom

Prénoms

   

Cet article est accompagné d’une ressource : Une fiche de préparation du marché des connaissances (objectifs, matériel et équipements, organisation du stand) issue de l’Abécédaire de l’école de Bruce de Maugé.
Téléchargez cette ressource en cliquant ici (PDF imprimable)

7 réflexions sur « 4 étapes pour organiser un Marché de Connaissances »

  1. Je trouve ce projet vraiment intéressant et stimulant. Échanger des savoirs de cette façon développe une belle expérience de coopération, de solidarité et un beau travail sur l envie d apprendre et de partager ses connaissances. Je vais essayer de l expérimenter en classe. Merci pour celle très belle découverte

    1. J’adore que les enfants se tranmettent leur connaissances, prennent ainsi conscience de leur compétences dans des domaines très variés ( pas uniquement « scolaire »et de l’ enrichissement que leur procure les échanges avec les autres. J’aimerai beaucoup mettre cela en place dans ma classe mais j’ai des petits. Quelqu’un aurait il déjà expérimenté cette pratique avec de très jeunes enfants?

  2. merci Cécile.je vais fairel’ expérience avec mes élèves et surtout ceux qui ont des difficultés

  3. Bonjour,
    tout d’abord un grand merci pour les apports de cet article.
    Je n’arrive pas à télécharger les fichiers proposés… Avez-vous une solution à me proposer?
    Bonnes vacances d’été à tous!

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