Le cahier de réussites: un outil pour construire l’estime de soi

Je vous présente, dans cet article, un outil très intéressant, à mettre en place dans une classe de maternelle : le cahier de réussites !

Non, ce n’est pas un énième livret de compétences, cahier de progrès ou arbre de savoirs.

En quoi est-ce différent ?
Eh bien, il n’y a pas de cases à cocher indiquant un itinéraire déterminé à l’avance.
Ce cahier est complètement vierge . C’est à l’enfant d’y tracer son propre chemin.

Offrir et faire vivre le cahier de réussites auprès de ses élèves, c’est leur permettre de construire leur estime d’eux-mêmes. Une construction si déterminante à cet âge-là et pour la suite !

C’est aussi interroger le pourquoi et le comment de l’évaluation.
Faire le choix d’une évaluation bienveillante et réellement au service des apprentissages, c’est le message que je souhaiterais transmettre aujourd’hui.

Voici un exemple. C’est loin d’être parfait mais ça offre d’autres possibles :
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Lisez bien la suite de l’article afin de bien comprendre à quoi sert ce cahier et comment vous en servir !

Qu’est-ce qu’un cahier de réussites ?

J’ai découvert le cahier de réussites, grâce au livre d’Isabelle Robin. L’auteure nous  y explique, d’une façon simple et concrète, la manière dont elle le met en œuvre dans sa classe.
Après cette lecture, je n’avais qu’une envie : essayer !

entree dans la reussite ROBINL’entrée dans la réussite, évaluer en maternelle: Le cahier de réussites
Isabelle Robin, enseignante (Pédagogie Institutionnelle)

Dans la pratique

Voici comment Isabelle Robin le fait vivre dans sa classe.

Chaque semaine, elle regroupe un groupe de cinq enfants autour d’une table.
(Si je me souviens bien, chaque enfant y passe une fois tous les 15 jours.)
Au centre de la table, se trouvent des photos et des cahiers qui témoignent du vécu des élèves dans la classe.
Chacun d’entre eux possède un cahier de pages blanches : le cahier de réussites !

L’élève dicte sa réussite à l’enseignante qui écrit, quelle que soit la réussite.
Puis l’élève illustre la phrase écrite, en choisissant et collant une image, une photo ou une production personnelle. Il peut également dessiner.
La phase suivante consiste à présenter son cahier au groupe classe.

Voici quelque exemples, extraits du livre :

Petite Section : je fais de la peinture, j’ai joué aux Duplos, je trouve mon étiquette

Moyenne Section : je range mon doudou, je sais découper et coller, j’ai dessiné et dicté plusieurs histoires, j’ai un métier que je fais correctement

Grande Section : je sais écrire des mots simples, je fais trois métiers, j’ai présenté…

Un outil de langage

Ce temps d’élaboration du cahier permet de se retrouver, autour d’une table, pour évoquer ce qui a été fait, ce qui a été réussi et qui ne l’était pas avant.
C’est l’occasion pour l’élève de prendre conscience de ses progrès et du chemin parcouru.

Un outil de communication avec la famille

On  est loin des grilles d’évaluation communiquées aux familles, une à trois fois par an et, dont les formulations leur sont souvent difficiles à comprendre.

Le cahier de réussites est lisible par l’enfant, qui le construit au fil du temps, et par ses proches. C’est un support vivant, au service d’une communication authentique entre enfants, parents et enseignants.

Construire l’estime de soi des jeunes enfants

« Avant d’entrer dans la scolarité obligatoire, il s’agit que l’enfant prenne confiance en lui, qu’il sache qu’il peut réussir. » Isabelle Robin

C’est, il me semble, une des missions essentielles de l’école maternelle.
L’admettre, c’est reconnaître que nous, enseignants, avons notre rôle à jouer : faire vivre des réussites à nos élèves et leur en faire prendre conscience. Nous les aiderons ainsi à construire l’estime d’eux-mêmes.
C’est sur cette base que l’élève s’appuie pour apprendre. Il sera équipé pour vivre des réussites, mais aussi, pour rebondir face à ses erreurs et aux difficultés rencontrées.

Qu’est-ce que l’estime de soi ?

J’ai beaucoup appris sur cette question lors d’une conférence du Dr. Françoise Tendron, pédiatre en PMI (Protection Maternelle Infantile).

En résumé, l’estime de soi se fonde sur trois composantes :

  • l’amour de soi qui s’appuie sur l’amour qu’on a reçu étant petit.
  • la vision de soi: c’est l’évaluation que l’on fait de soi par la conscience de ses limites, de ses qualités, de ses défauts. C’est vers 7/8ans que l’enfant commence à prendre conscience de sa propre valeur.
  • la confiance en soi: c’est penser que l’on est capable d’agir de manière adéquate dans toutes les situations. C’est aussi pouvoir construire ou entreprendre ce que l’on n’est pas sûr de réussir.

L’école peut agir sur deux de ses composantes : la vision de soi et la confiance en soi.
Alors, en quoi le cahier de réussites contribue-t-il à construire l’estime de soi ?

Passer d’une construction corporelle de l’estime de soi à une prise de conscience par les mots

L e très jeune enfant vit de manière corporelle la sensation d’estime de soi.

« Il est fondamental de prêter attention aux émotions vécues par les jeunes enfants lors de leur entrée dans l’univers de l’école et d’avoir à l’esprit l’impact de la mémoire archaïque dans le développement de l’enfant. » Françoise Tendron

Jusqu’à l’âge de 4 ans, nous avons seulement une mémoire de nos émotions et de nos sensations vécues. Cette mémoire archaïque est en nous mais nous n’y avons pas consciemment accès. Quand elle s’est construite, nous n’avions pas les mots pour identifier nos émotions et sensations et, pouvoir les stocker de manière consciente.
Il est important d’être particulièrement attentif aux émotions des tout jeunes élèves car certaines de nos émotions d’enfant peuvent resurgir à l’âge adulte.

C’est par la mise en mots de ses expériences vécues , que le tout jeune élève dépassera le stade des sensations corporelles. C’est en cela que le temps de verbalisation autour du cahier de réussites est fondamental. On lui permet de ne plus construire l’estime de lui-même uniquement par le corps, mais aussi par le langage. Ce qui lui permet d’avoir pleinement conscience de ses réussites et de s’y référer.

Sortir de l’affectivité

Le cahier de réussites répond au besoin de l’enfant de rapporter sa réussite à quelqu’un, pour construire l’amour de lui-même. Grâce au cahier de réussites, l’enseignant accompagne les progrès de chacun.
Cependant, il y a un écueil à éviter : se situer dans l’affectivité.

 « L’école maternelle va permettre à l’enfant de sortir de l’affectivité :  à l’école, l’écolier n’a pas à être aimé. » Françoise Tendron

C’est un lieu où l’enfant prend confiance en lui et en quelqu’un qui ne l’aime pas. Il rencontre des personnes qui le comprennent et l’aident sans qu’elles ne l’aiment.
Cela lui permet de construire une vision de lui sans l’affectif. Il peut être lui-même, sans rechercher à être aimé. Quel soulagement !

C’est pourquoi, lors de la mise en œuvre de ce cahier, il me semble important que l’enseignant se situe dans le constat et non dans le compliment. Sinon, ce support se charge d’affectif et nuit à la confiance en soi.

Un compliment est un jugement de valeur. Même positif, il peut faire douter l’enfant de votre sincérité. C’est le cas, par exemple, si votre compliment est exagéré par rapport à ce que l’élève lui-même pense de sa réalisation. Un jugement peut aussi collé des étiquettes en qualifiant l’enfant (sa personne) et non ce qu’il a fait, ses actes (« Comme tu es fort ! »).
Un élève, qui se construit sur la base des compliments, restera dans l’attente constante d’un compliment pour s’assurer de sa valeur.

La posture à adopter serait plutôt de décrire. Faire un constat objectif et descriptif renseignera l’élève sur ce qu’il a réussi à faire. Il prendra conscience de ses capacités et construira ainsi sa confiance en lui.

Par exemple, plutôt que « Ton dessin est magnifique ! », il vaut mieux privilégier la description des formes, des couleurs, des expressions du visage… « Je vois que tu as dessiné une maison très haute, rouge et verte, et à côté, une sorcière qui n’a pas l’air contente ! ».

Ou bien, « Tu te souviens ? Tu as aidé Ali » plutôt que « Tu es gentil ». Faire appel à des faits précis plutôt que de porter un jugement sur la personne de l’enfant.

On retrouve ce principe dans la Communication Non Violente et dans les écrits d’Isabelle Filliozat, notamment.

Chacun son chemin

 « Il est important que cette vision de soi soit conforme à ce que l’on espère de soi pour pouvoir faire des choix personnels. » Françoise Tendron

La vision de soi dépend, en partie, du projet des parents pour leur enfant.
Certains parents espèrent beaucoup de la réussite de leur enfant (c’est l’exemple d’un projet qu’eux-mêmes auraient souhaité réaliser). Si ce projet n’est pas souple et adaptable, cela peut nuire à la motivation et à l’épanouissement de l’enfant.

La vision que l’on a de soi dépend aussi du souci d’être en juste conformité avec les attentes des autres (ni trop près, ni trop détaché).
Le problème vient quand l’élève cherche à tout prix à répondre à une norme. Son intention est d’avoir juste et non de comprendre. Il pense qu’il doit répondre ce que l’enseignant attend de lui, sans rechercher à comprendre. Il obéit.

En cela, le cahier de réussites offre une alternative au cadre normé qui enferme l’enfant.
Il est constitué de pages blanches dont l’enfant se saisira pour y tracer son propre chemin, sans vivre la pression d’une évaluation normée.

Expérimenter qu’on ne réussit pas forcément tout de suite

La confiance en soi vient de la conscience de ses réussites, mais aussi, de la mémoire de ses échecs dépassés.

La réalisation du cahier de réussites est l’occasion de faire prendre conscience à l’élève que tout n’arrive pas tout de suite, qu’apprendre demande du temps. Pour cela, l’enseignant l’aidera, par la mise en mots, à mesurer l’écart entre ce qu’il n’arrivait pas à faire et ce qu’il réussit désormais. « Tu vois tu ne réussissais pas, maintenant tu y arrives. »

C’est aussi reconnaître le droit à la non réussite. Avant de réussir, l’élève a essayé, tâtonné, fait des erreurs. En lui rappelant qu’avant il ne savait pas faire et que maintenant il sait, l’enseignant lui permet de prendre conscience que les erreurs, les échecs font partie de l’apprentissage et qu’on peut les dépasser.

« Permettre aux élèves d’expérimenter la  non-réussite tranquille » Françoise Tendron

Les enfants ont besoin d’avoir en face d’eux des adultes qui ont confiance en eux. La confiance en soi se transmet autant par les actes que par les discours.
Profitons de ce temps de réalisation du cahier pour leur dire qu’ils ont réussi et qu’ils réussiront encore !

Renforcer l’estime de ceux qui en manquent

A ceux qui s’accordent moins de valeur, il est important de leur faire vivre une réussite par jour.
On peut aussi envisager de remplir plus souvent leur cahier de réussites.

Ce support permet à chaque enfant de mettre des mots sur ses progrès et donc de prendre peu à peu conscience de sa valeur.

Une évaluation bienveillante et formative

Se questionner sur l’évaluation, c’est se demander : Pourquoi ? Pour qui ? Comment ?

Le cahier de réussites pour l’enfant

Le cahier de réussites est un outil au service de l’élève. Il lui permet de prendre conscience de ses progrès tout au long de l’année (ou des années, s’il a la chance de le poursuivre tout au long de la maternelle).
J’ai essayé de montrer, précédemment, à quel point il contribue à construire l’estime de soi.

Il met en avant certains savoir-faire et savoirs de l’élève.
C’est bien sûr un outil qui ne se suffit pas à lui-même. Il n’a d’ailleurs pas cette vocation.
Il ne reflète qu’en partie les apprentissages de l’élève.
D’une part, il dépend uniquement  de ce qu’en dit l’élève.
D’autre part, il ne reflète pas la partie invisible du processus d’apprentissage : la compréhension.

Plutôt que d’ajouter un nouveau support, on peut aussi considérer que le cahier qui garde les traces de l’élève est en soi un cahier de réussites, montrant les progrès de l’élève.

L’analyse de langage pour l’enseignant

En parallèle, l’enseignant se construit des outils pour suivre les apprentissages de ses élèves et adapter les situations à chacun.

  • Evaluer les trois composantes d’une compétence :
    – les connaissances (ex. les chiffres)
    – les savoir-faire (ex. énoncer la suite numérique dans l’ordre)
    – la compréhension (ex. comprendre que 6 vient après 5 car il y en a un de plus)

Les deux première catégories sont les plus facilement évaluables (et du coup plus souvent évaluées) car elles sont directement observables.
Pour cela, l’enseignant peut noter les constats qu’ils observent pour chaque élève dans des contextes différents.
La grille de critères à cocher sert, quant à elle, à valider l’acquisition d’une connaissance ou d’un savoir-faire.

En revanche, la compréhension est plus difficilement évaluable car il s’agit de comprendre la pensée de l’élève. Son évaluation se base sur ce que dit l’élève. C’est l’analyse de ses propos qui permettra à l’enseignant de savoir où il en est, ce qu’il a vraiment compris, ce qui fait blocage.

En voici une illustration :

Inès raconte le livre aux autres enfants de face :

La petite poisson a dit à sa mère qu’est-ce qu’elle veut. Elle a demandé un escargot, elle rigole. Elle rigole bien à la poisson. Le poisson a fait grandes bulles de jaunes et les deux oranges. Elle demande à grenouille à le fait grandes bulles claires. I s’appelle comment lui ? Lépocampe , il demande à sa petite mère dans l’eau. Voilà à la poisson orange ; et le crabe i fait le rouge, i fait aur’voir ; et les cocans, i fait aur’ voir aussi à les poissons. Aussi la grenouille et l’escargot, i fait aur’ voir aussi. Et après quelle couleur qu’est-ce que j’ vois ? Jaune, vert, bleu , rose.

Analyse : le récit n’est pas restitué. Lina raconte uniquement ce qu’elle voit . Il n’y a pas de cohérence entre les pages. Elle semble se souvenir ensuite que le petit poisson dit au revoir. Les éléments de phrase sont juxtaposés.
Vocabulaire : les pronoms ne sont pas en place et le AU n’est pas construit.
Temps : présent.

L’analyse des propos de l’enfant éclaire l’enseignant sur ce qu’elle a compris ou non de l’histoire et sur sa maîtrise de la langue. Cela permet de préciser ce qu’il y a à travailler avec cette élève.

  • Evaluer au fil des séances pour ajuster les objectifs en fonction de ce qui a été compris ou non.

Voici un exemple lors d’une séance en CE1 pour construire les propriétés du carré et du rectangle.
Alors que certains étaient capable de reconnaître un carré et un rectangle, et d’en tracer, c’est en écoutant leurs justifications que j’ai compris qu’ils étaient toujours sur une représentation perceptive de ces deux formes. Leurs justifications ne portaient pas sur la longueur des côtés, ni les angles droits, mais sur la perception (gros, petit, allongé, en ligne…).

« un carré c’est plus gros qu’un rectangle et le rectangle c’est plus fin que le carré. »

« Et les carrés c’est plus petits qu’un rectangle parce qu’en fait un rectangle, parce qu’un rectangle ça fait une ligne. Parce que un carré y a quatre bords et le rectangle il a quatre bords mais plus grands. »

« i sont formés comme ça i sont formés. C’est comme si c’était un rond qu’on pouvait écrabouiller. Le carré, on a juste à l’écrabouiller pour que ça puisse faire un carré. Le rectangle faut l’agrandir pour que ça devienne un rectangle. »

C’est, en notant leurs propos pendant la phase de bilan, que je comprenais où ils en étaient et que j’adaptais la séance suivante.

Quelles formes choisir pour communiquer avec les familles ?

La forme qu’on choisit de communiquer aux familles est à questionner.
Certains choix peuvent générer de l’inquiétude.
C’est l’exemple des livrets de cases et de codes de couleur qui font davantage apparaître les manques. Ils servent à valider ou non une acquisition, sans toujours offrir la possibilité d’y revenir.

Les fiches, proposées dès la maternelle, ne seraient-elles pas une forme d’évaluation ? Où l’on attend une réponse normée ? Où l’on est dans la validation d’un savoir ou un savoir-faire, et non pas dans un processus de réflexion et d’apprentissage pour l’élève ?

J’ai, pour ma part, proposé nombre d’évaluations sommatives en élémentaire. Il s’agissait davantage de montrer le travail réalisé, valider un savoir ou savoir-faire et pouvoir passer à la suite. Ces évaluations ne m’étaient pas utiles, je le reconnais ! C’est pourquoi cette question de l’évaluation m’interroge autant.

Avec une classe de Grande Section, j’avais fait des choix différents. Au fil des jours, les parents avaient accès aux cahiers qui mettaient en avant les réussites de leurs enfants. Après une première rencontre en milieu d’année pour faire un bilan intermédiaire, je les rencontrais en fin d’année pour leur remettre le bilan de l’enfant, basé sur des constats.

Voici un exemple. C’est loin d’être parfait mais ça offre d’autres possibles :
Téléchargez cette ressource en cliquant ici (PDF imprimable)

Je me situais dans la validation : un bilan de l’année qui me permettait de communiquer ce qui avait été atteint , ou non.

Une évaluation au service des apprentissages

C’est en étant au clair sur le pourquoi évaluer, pour qui et comment, qu’on évitera de tomber dans une évaluation qui détruit plus qu’elle ne construit.

Sur cette question de l’évaluation, je vous invite à lire le texte de Françoise Diuzet, membre du groupe de pédagogie Freinet : Compétence, évaluation et validation.

Partagez votre avis et votre expérience !

J’ai découvert cet outil à un moment où je n’avais pas de classe à l’année.
Je n’ai donc pas eu la chance de l’expérimenter.

Je m’interroge sur différents points:

  • La pertinence d’un retour sur la réussite d’un élève de Petite Section, qui est différé dans le temps ? Les photos et cahiers sont-ils suffisants pour soutenir sa mémoire ?

 

  • Le cahier de tous les jours, dans lequel l’élève dessine et colle ses productions, montre les progrès au fil de l’année et n’est composé que de « réussites » (si on en fait le choix). Dans ce cas, le cahier de réussites n’est-il pas redondant, et du coup inutile ?

 

  • Le simple fait de le mettre en place, cela ne crée-t-il pas en soi déjà une attente, une pression vis-à-vis du jeune élève ?

 

  • La différence entre ce que j’ai fait et ce que j’ai réussi ? Entre réussir et apprendre ? N’y a-t-il pas risque de confusion pour les élèves, en ne situant que dans les savoirs et savoir-faire ?

 

  • Comment accompagner un élève qui n’a pas de réussite à proposer ? Fait-on une suggestion ? Est-ce que cela suppose de noter pour soi les réussites quotidiennes dans notre cahier journal ? Ou bien, peut-être que cela n’arrive pas ?

 

  • Y a-t-il un risque de comparaison, de compétition ? Les élèves vont-ils juger la valeur de la réussite de leur camarade ? L’enseignant me semble avoir un rôle important à jouer pour éviter cet effet. Mais comment ? En constituant des groupes multi-âges ? En mettant en avant les forces différentes de chacun ?

 

  • Et comment l’adapter en élémentaire ?

 

Et vous, qu’en pensez-vous ?
Quels sont vos outils ?

Si vous mettez en œuvre le cahier de réussites, partagez votre témoignage !
Je vous lirai avec beaucoup d’intérêt.

 

5 réflexions sur « Le cahier de réussites: un outil pour construire l’estime de soi »

  1. Bonjour,
    Merci beaucoup pour tous vos articles qui amènent la réflexion. Ah, ce fameux cahier c’est un casse tête pour savoir quoi mettre dedans. Il y a un article intéressant sur le carnet de suivi chez Mysticolly. Je vais essayer de me procurer le livre dont vous parlez.
    Bonne journée

  2. L’outil cahier de réussite est génial et relève du professionnalisme que doit avoir tout enseignant. Mais le souci est par rapport aux photos qu’utilisent les enfants. Est-ce que ces photos varient d’un apprenant à un autre ou ce sont les mêmes photos qui sont utilisées par tous les apprenants? Concrètement, quel est l’objectif visé par cet outil? Est-ce l’expression orale ou écrite ou encore les deux à la fois? En réalité, au niveau des enfants de la maternelle, on observe les activités du graphisme, l’expression orale et autres.
    Pour que tout apprenant soit en situation de réussite, il lui faut acquérir la confiance en soi, ce qui lui permet de préciser sa motivation et son projet. Or, la motivation peut être entretenue par l’enseignant qui, souvent ,utilise les renforcements. L’outil, cahier de réussite prône pour la neutralité de l’enseignant. Exemple, celui-ci ne doit pas féliciter ou faire des louanges aux apprenants. Pourtant, en situation de classe, les enfants aiment qu’on s’intéresse à leurs travaux. Aussi, il peut exister deux catégories d’apprenants: ceux qui sensibles à la personnalité de l’enseignant et en arrivent à travailler pour les gratifications qu’il en reçoivent. Pour la second catégorie, les relations affectives sont reléguées au second plan, l’intérêt intrinsèque et intellectuel de la tâche l’emportent. Comment assurer la neutralité par rapport à la personnalité de l’enseignant?
    Votre article est intéressant et suscite des réflexions. En conclusion l’application de l’outil relèverait du professionnalisme dont vous faites preuve.

    1. Je trouve votre article très intéressant mais j avoue que j ai de gros doutes sur une mise en place de ma part.

      1er problème : ne pas rentrer dans l affectif. Je le vois avec mes enfants, c’est très compliqué pour moi de rester neutre. Bien sur on peut commencer par décrire l l’activité mais l enfant va presque systématiquement attendre voir demander un avis et alors que faire !?

      Problème 2: si on commence le rassemblement avec des photos, il me semble qu’on oriente énormément la réflexion de l enfant. Il faudrait plutôt prévoir un lot d images représentant les différentes activités réalisables par les enfants dans une boîte ou autre afin qu ils réfléchissent eux-mêmes sur leurs réussites et qu ils choisissent l image adéquate après

      Problème 3: si l élève a continué une même activité sur une grande période et qu il n a rien de nouveau, comment faire ? Je pense que le nom du cahier est mal choisi. Je n ai pas de bonne alternative mais je pense qu’il faudrait accès sur toutes les activités travaillées (et alors afficher aussi celles fait mais non réussi, comme une piste pour choisir quoi travailler) ou alors réaliser les bilans uniquement avec les élèves désireux de compléter leur cahier et ainsi laisser plus de temps à ceux qui en ont besoin (en créant une sorte de liste d attente par exemple où les enfants peuvent s inscrire)

      Problème 4: comment l adapter aux plus grands ? J ai 2 garçons en primaire et l estime de soi est un problème récurrent. Peut-être que les élèves ayant eu un cahier en maternelle n en ont pas besoin en primaire mais que faire pour les autres ? Dans l l’école de mes enfants ils ont un classeur de réussite mais je le trouve assez inutile. Mon aîné est en difficulté et il n a du coup que peu de chose à écrire ou mettre dedans donc au contraire cela contribue à son sentiment d échec. Avec l l’ecole à la maison, je pourrais mettre en place quelque chose mais je ne sais pas sous quelle forme

      Voilà, une grosse réflexion !! J attends vos retours avec impatience

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